C'est toujours avec le même plaisir que le public découvre les œuvres de l'artiste belge Marcel Taton qui répond régulièrement aux invitations de Jocelyne et Jean-Jack Titren.
C' est à la fois l'observation, l'humour et la dérision, guidées par un certain art de vivre et une attitude jubilatoire, qui pousse la création de cet artiste inclassable qu'est Marcel Taton. Lui-même d'ailleurs ne se définit que difficilement :
« On me dit que je suis sculpteur parce que je travaille dans le tridimensionnel, mais je me pense plutôt être un bricoleur. »
En effet, Marcel Taton, qui travaille depuis vingt ans son art et qui en vit depuis dix, parfait autodidacte qui a acquis quelques notions en académie de dessin, poursuit une veine qui se veut pourtant peu académique. « Pour travailler, j'ai besoin d'abord et avant tout d'un titre », explique-t-il, « C'est lui qui va guider l'œuvre. »
Et les titres sont évocateurs : Le guide du routard, La sombre clairvoyance de Madame Irma... Ils ne manquent surtout pas de tirer un sourire à qui les observe. Il est vrai que ces pièces de bronze uniques sculptent très volontiers les mots, les expressions ou les carambolages d'images. les détails et les associations d'idées y sont délicieuses et subtiles. Les objets de récupérations qui ont su « parler » à l'artiste, sont retraités, amplifiés et se découvrent avec surprise une nouvelle vie. La précision des détails laissent pantois et l'observateur est conduit dans un univers totalement déroutant dans lequel les repères sont éclatés, sans pour autant être abandonnés.
Il suffit d'aller visiter l'exposition Marcel Taton dès le matin pour être sûr de garder sa bonne humeur pour la journée.
Bruno CORTOT (Article tiré du Bien Public)
