28/12/2006

Agate peint les moments de silence et de bonheur












La jeune peintre Agate qui admire Zacchi, l'un des artistes fétiches de Jocelyne Titren, expose jusqu'au 31 janvier. Elle sera la dernière à montrer ses oeuvres dans cette galerie qui fermera pour se transporter définitivement de l'autre côté de la rue. La boucle est bouclée. Elle pose son regard vert sur les êtres et les choses, avec une certaine timidité. Pourtant, dans ce regard, il y a toute la perspicacité attentive de la chasseresse d'images. Elle restitue les choses les plus simples de la vie dans des ambiances très personnelles. Derrière cette représentation très figurative, il y a bien des symboles. Elle ne s'exprime pas dans la fureur et l'esbroufe des grands mots étourdissants. Sa peinture est subtile et procède par petites touches. Quand on sait qu'elle travaille sur le même thème depuis 2001, on se dit que c'est du sérieux. Quand elle en dévoile la nature, alors on regarde autrement. C'est qu'elle travaille sur le mot silence ! « Il offre la quiétude que je veux partager dans ce monde superficiel fait de violences. Je veux donner plus de spirituel » explique celle qui vie et travaille à Montpellier, après avoir fait ses études d'arts plastiques à Paris. Depuis sept ans, elle multiplie les expositions professionnelles. Elle a eu une période abstraite, puis figurative. Elle s'est lancée dans la recherche du silence pour l'an 2000 : « J'avais envie de faire autre chose. J'ai fait une sorte de crise du millénaire. Ca a été un cap, au cours duquel j'ai eu une prise de conscience. Bien sûr, le 11 septembre m'a choquée, mais justement, je n'ai pas voulu en rajouter et je préfère peindre les choses belles. Je donne aux gens ce regard qu'ils ne prennent pas le temps d'avoir sur les choses simples et les moments de bonheur ». C'est ainsi qu'elle peint la rosée sur un fil à linge, des théières brûlantes qui promettent un moment de détente, un homme endormi dans une couette qu'on imagine chaude, juste des petits plaisirs. Une page se tourne Chaque galerie d'art joue un rôle unique, par son approche des gens et des choses. Celle de Jocelyne et Jean-Jack Titren est bien à part. Ouverte en 1991, elle a traversé bien des difficultés liées au marché. Elle a aussi produit des expositions, comme autant de feux d'artifice, avec des artistes de renom : Berthet, Zacchi, Arman, Boudon, César, Vandamme, etc. Elle a surtout lancé de nouveaux talents, avec la passion d'une mère pour ses petits. Pour le très grand public, pas toujours familier des expositions, la galerie Titren restera celle qui a mis des statues géantes d'Irénée Duriez dans toutes les rues. « La galerie est vendue. Je fonce. Je n'ai aucun regret, mais nous faisons que nous déplacer dans la rue » a expliqué ravie, Jocelyne, lors du vernissage. Ainsi, la galerie Titren ne disparaîtra pas, elle renaîtra seulement, à quelques numéros de là. A son emplacement se tiendra une agence immobilière qui apportera un flux nouveau, à la rue Fraisse. Franck BASSOLEIL (Bien Public)